Une femme à la direction de l’Union Africaine

La sud-africaine Nkosazana Dlamini-Zuma a été élue comme présidente de la commission de l’Union Africaine. L’ancienne ministre des affaires étrangères a battu le président sortant Jean Ping à l’issue d’un scrutin à quatre tours.

L’actuelle ministre sud-africaine de l’Intérieur et ex-épouse du président sud-africain Jacob Zuma a raflé les voix de 37 délégations, soit trois de plus que la majorité requise pour être élu. C’est après trois précédents tours, où elle était toujours arrivée en tête par rapport à son concurrent, le gabonais Jean Ping. C’est donc l’épilogue d’une lutte qui s’est étendue sur plusieurs mois. Lors du dernier sommet de l’UA en janvier, les deux candidats n’avaient pas pu être départagés. M. Ping était donc dans l’obligation de rempiler provisoirement pour un semestre. Entre temps, le clivage entre les pays anglophones, plutôt favorables à Mme Dlamini-Zuma, et francophones, majoritairement derrière M. Ping, s’était encore approfondi. Ce qui a poussé le béninois Thomas Boni Yayi, actuel président de l’organisation continentale, à déclarer après les élections : « l’Afrique a parlé d’une seule voix. Il n’y a pas eu de perdant ni de gagnant. C’est l’Afrique toute entière qui a gagné ».

N’empêche, certains dirigeants anglophones n’ont pas caché leur satisfaction quant au verdict des urnes. Ainsi, pour l’ougandais Yoweri Museveni, la nouvelle présidente de la commission de l’Union Africaine est « une combattante de la liberté, pas une bureaucrate ni un diplomate ». Quant à un membre de la délégation zimbabwéenne, l’élection de Mme Dlamini-Zuma est « une bonne chose pour l’Afrique Australe ». A 63 ans, Mme Dlamini-Zuma devient la première femme à accéder à ce poste. Elle est également le premier responsable anglophone à prendre la direction de la Commission de l’UA.