Déjà en proie à une forte grogne sociale depuis maintenant deux semaines, l’Autorité palestinienne vient de s’attirer les foudres des organisations de défense des droits de l’homme et du Hamas en arrêtant plus de 70 membres de celui-ci en Cisjordanie.
Pour l’Autorité palestinienne, ces arrestations se justifiaient légalement. Mais les organisations de défense des droits de l’homme mentionnent parmi les interpellés des militants pour les droits des prisonniers palestiniens, des journalistes ainsi que des responsables impliqués dans les efforts de réconciliation entre le Fatah et le Hamas. Pour elles, la seule explication à cette campagne d’arrestations est une manœuvre politique, à l’image de l’arrestation et du maintien en détention sans jugement de Zakaria Zubeïdi, l’ancien leader des Brigades des martyrs d’Al-Aqsa, le bras armé du Fatah. Dans un communiqué, l’ASFP (Association France Palestine Solidarité) dénonce une entrave au processus de réconciliation nationale. Le Hamas de son côté a remis en cause la légitimité du président de l’Autorité palestinienne et a appelé à le traduire en justice.
L’Autorité palestinienne se trouve fragilisée de plusieurs côtés. D’une part par la population de Cisjordanie qui multiplie les manifestations. Contre la hausse des prix tout d’abord mais également pour réclamer le départ de plusieurs cadres du gouvernement, dont le Premier ministre, accusés d’incompétence. D’autre part par le rapprochement entre le Hamas et l’Égypte de l’islamiste Mohamed Morsi. Ismaïl Haniyeh, le chef du gouvernement du Hamas à Gaza a rencontré cette semaine le Premier ministre égyptien Hicham Qandil, ce qui a renvoyé à l’Autorité palestinienne une image en sa défaveur de la représentation internationale du peuple palestinien.
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