Afin de protester contre l’arrivée des grands distributeurs étrangers, les détaillants indiens ont grevé jeudi. Un coup de force réussi par l’opposition, initiatrice de ce mouvement.
Il fallait s’y attendre : moins d’une semaine après l’adoption d’une réforme permettant l’implantation des multinationales de la grande distribution en Inde, l’opposition, les petits commerçants et les syndicats ont montré leur réprobation au gouvernement. Les marchés étaient donc vides à New Delhi, et les voies ferroviaires, perturbées. Et, les manifestations s’étendaient même en dehors de la capitale. A Calcutta par exemple, tout s’est arrêté : les autorités ont décidé de suspendre les activités des bureaux comme des commerces pendant une journée. Il était également impossible de circuler en train, les lignes étant bloquées par des manifestants. Parmi ceux-ci, certains étaient issus des rangs de la Bharatiya Janata Party, une formation politique d’opposition. Profitant de cette ambiance contestation, les chauffeurs de bus et les routiers s’en sont mêlés pour exprimer leur mécontentement suite à la hausse du prix du carburant, le gas-oil se vendant actuellement à 12 % plus cher. Ainsi, pour tenter de reprendre en main la situation, des policiers se sont dispersés dans la ville.
En avalisant la venue des groupes internationaux de la grande distribution, le gouvernement indien a défié indirectement les commerçants locaux. Selon certaines statistiques, le pays compterait 12 millions de kiranas, des épiceries traditionnelles tenues par plus de 25 millions de détaillants. Ceux-ci ont crainte de ne pas pouvoir rivaliser avec une concurrence si considérable. Ce n’est certainement pas la dernière grève.
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