Les experts du monde arabe, les diplomates et les services de renseignement occidentaux s’accordent pour affirmer que l’Arabie saoudite est le principal soutien financier à la mouvance salafiste. Se pose alors la question de la raison de ce soutien et des moyens utilisés pour l’accorder.
Le salafisme dans ses différentes tendances, de la plus pacifique à la plus violente prônant le djihad, prêche une interprétation stricte et littérale du Coran ainsi qu’un retour aux pratiques religieuses datant du prophète Mahomet. Longtemps réprimé sous les régimes dictatoriaux d’Afrique du Nord, le mouvement a explosé à la faveur du printemps arabe. L’Arabie saoudite accorderait son soutien au mouvement pour véhiculer sa propre religion d’État, le wahhabisme, dans une tentative de suprématie religieuse. En plus de l’influence politique et idéologique, les saoudiens chercheraient également à mettre en place des réseaux de clientèle et d’allégeance pur garantir les intérêts stratégiques et économiques du Royaume. Par ailleurs, le Printemps arabe a également permis l’émergence des Frères musulmans, soutenus par le Qatar, que le Royaume wahhabite estime trop structurés politiquement et donc potentiellement dangereux pour un régime monarchique féodal. Le soutien aux salafistes, jugés plus dociles et plus malléables, aurait pour but de contrebalancer l’influence des Frères.
Quant aux vecteurs de financement, ils sont extrêmement diversifiés. Ils prennent la forme de bourses à des ressortissants arabes invités à étudier la religion islamique dans les universités du royaume. Mais ils transitent également par des organisations humanitaires et caritatives islamiques ou par des membres de la famille royale, des hommes d’affaires ou des responsables religieux.
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