L’ouverture prévue au début de l’année prochaine d’une des plus grandes et des plus complexes raffineries du monde à Jubail, dans l’est de l’Arabie saoudite met en lumière un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur depuis quelques années. Il s’agit de la fermeture de raffineries en Europe et aux États-Unis et l’ouverture d’autres en Asie et au Moyen-Orient.
Le phénomène se produit un peu partout en Europe et est attribué à la hausse des prix du pétrole qui rend le gaz plus attractif dans le chauffage que le fioul. En France, en 2010, Total fermait sa raffinerie des Flandres dans le Nord du pays et l’année d’après c’était au tour du suisse Petroplus de fermer sa raffinerie de Reichstett dans le Bas-Rhin. Et actuellement, la raffinerie de LyondellBasell à Berre-l’Etang et une autre de Petroplus à Petit-Couronne sont également menacées de fermeture. Shell et BP, d’autres grandes compagnies pétrolières européennes, ont réduit depuis 2004 leurs capacités de raffinage en Europe 40%, contre 24% pour Total. Et la situation profite logiquement aux pays d’Asie et du Moyen-Orient dont les économies émergentes ont des besoins sans cesse croissant d’énergie. En tête, l’Inde dont le groupe Reliance s’est équipée de deux raffineries géantes capables de traiter un total de 1.2 millions de barils par jour. Les pays du Golfe et la Chine ne sont pas en reste.
Pour la Patrick Pouyanné, le patron de la branche raffinage-chimie de Total, l’avenir pour le raffinage du pétrole en Europe passera nécessairement par réaménagement de la production : « produire moins pour produire mieux ». Il émet également l’hypothèse selon laquelle certains sites de raffinage en Europe pourraient être amenés à être mis en commun. L’idée pourrait être bientôt appliquée à la raffinerie Total de Provence à celle d’Inéos proche de Lavéra.
Poster un Commentaire