CPI : décider du sort de Seif al-Islam Kadhafi

Philippe Sands, avocat de la Libye devant la CPI a assuré hier mardi lors d’une audience que le pays disposait de suffisamment de preuves pour juger sur son sol Seif al-Islam Kadhafi pour crimes contre l’humanité.

L’audience qui doit décider qui de la Libye ou de la CPI aura le droit de juger le seul fils de Mouammar Kadhafi à être détenu doit prendre fin aujourd’hui. L’avocat de la Libye a avancé une grande quantité de preuves rassemblées suite aux enquêtes des nouvelles autorités libyennes qui peuvent constituer le même acte d’accusation que le procureur de la CPI a présenté à l’encontre du fils Kadhafi. Celui-ci est soupçonné d’avoir ordonné de tirer à balles réelles sur des manifestants lors de la révolte de l’année dernière qui a conduit, après l’intervention militaire occidentale, au renversement du régime Kadhafi. Le 1er mai dernier les autorités libyennes ont déposé une « exception d’irrecevabilité » contestant la compétence de la CPI pour juger Seif al-Islam. Mais l’équipe chargée par la CPI pour défendre le fils Kadhafi, menée par l’avocate australienne Melinda Taylor est bien déterminée à ce qu’il ne soit pas jugé en Libye. Et elle n’hésite pas à présenter comme preuve des violations des droits de l’homme commis à son encontre de son client la détention pendant près d’un mois en juin dernier de l’avocate australienne par les services de sécurité libyens.

Pour le représentant de la Libye à la CPI Ahmed al-Jehani, le procès de Seif al-Islam Kadhafi sera l’occasion de montrer au monde la volonté de la nouvelle Libye de se soumettre à la loi. Avec le fils Kadhafi, la Libye et la CPI se disputent également le droit de juger Abdallah al-Senoussi, 63 ans, et ancien chef du renseignement libyen qui est soupçonné par la CPI de crimes contre l’humanité commis à partir de février 2011 pendant la révolte.