Crise ivoirienne : « Toutes les parties ont commis des crimes » selon Amnesty International

L’organisation non gouvernementale de défense des droits de l’homme, Amnesty International, a publié, mercredi dernier, un rapport sur le conflit postélectoral en Côte d’Ivoire. Selon elle, les deux camps ont beaucoup à se reprocher.

L’intitulé du document, « Ils lui ont demandé sa carte d’identité et l’ont abattu. » Retour sur six mois de violences post-électorales en Côte d’Ivoire », est on ne peut plus explicite. Au travers d’une centaine de témoignages, l’ONG met en exergue les violations des Droits de l’Homme qu’ont commises les parties belligérantes ivoiriennes. Selon ce que révèle le document, à partir de décembre 2010, même pas un mois après les élections du 28 Novembre, les forces fidèles à Laurent Gbagbo et ses miliciens ont procédé à des exactions de tout genre : exécutions, tortures, viols.  En février, les mêmes mouvances ont attaqué à l’arme lourde un quartier d’Abidjan alors passé entre les mains du camp d’Alassane Ouattara, brûlant au passage des personnes vivantes.

Les hommes d’Alassane Ouattara ne sont pas en reste. Le rapport d’Amnesty International leur attribue notamment les massacres de Duékoué (Ouest) perpétrés en fin mars et début avril. Ceux-ci se déroulaient sur base de l’appartenance ethnique, laquelle faisait de l’une ou l’autre victime un pro-gbagbo, ce, sans présomption. Pire, cela se déroulait « alors qu’une base de l’ONUCI se trouvait à un kilomètre du quartier Carrefour, le principal lieu des tueries », mentionne le document, en dénonçant la passiveté de la mission onusienne devant ces actes criminels. En outre, ce genre de crimes a continué jusqu’au début du mois de Mai, soit après l’arrestation du président ivoirien sortant.

En somme, la conclusion d’Amnesty International est sans appel : « les informations recueillies… montrent clairement que toutes les parties ont commis des crimes au regard du droit international, y compris des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ». Aujourd’hui, le président Ouattara parle de réconciliation. Celle-ci ne sera effective que s’il sait reconnaître ses torts autant que ceux de ses rivaux.