Liban : Qui souffle sur la braise?

Les funérailles du général Wissam al Hassan, mort vendredi dans un attentat à Beyrouth a entraîné des manifestations pour réclamer entre autres la démission du Premier ministre Nadjib Mikati. Les forces de l’ordre ont dû intervenir et tirer en l’air pour parvenir à disperser les manifestants.

Le général al Hassan a été tué vendredi avec sept autres personnes dans un attentat à la voiture piégée. Sa mort a choqué le pays qui s’est mobilisé en masse. Politiciens, militaires et responsables des forces de sécurité ont affiché leur unité pendant les funérailles dimanche retransmises à la télévision. Passé l’émotion de la cérémonie funéraire, la foule présente a laissé explosé sa colère et tenté de prendre d’assaut le siège du gouvernement libanais. Ils sont parvenus à forcer un barrage de sécurité avant d’être stoppés par les forces de l’ordre qui ont été contraints de recourir à des coups de semonce et à des grenades lacrymogènes. Une bonne partie de la population accuse le Premier ministre d’être trop proche du mouvement chiite pro-iranien Hezbollah et du régime syrien. Elle soupçonne également la Syrie et son président d’être derrière cet attentat, surtout que le général Wissam al Hassan était celui qui avait permis la découverte d’un complot impliquant un ancien ministre libanais et deux responsables militaires syriens pour déstabiliser le Liban. L’hypothèse d’une implication syrienne a également été jugée « probable » par le chef de la diplomatie française Laurent Fabius.

Le premier ministre libanais a présenté samedi sa démission au président Michel Souleïmane qui lui a demandé de rester en fonction un moment encore. La porte-parole de la diplomatie américaine Victoria Nuland a annoncé hier dimanche un accord entre la secrétaire d’Etat américaine Hilary Clinton et le Premier ministre libanais Najib Mikati sur une coopération américaine avec le Liban dans l’enquête sur l’attentat qui a entrainé la mort du général al Hassan.