L’émir du Qatar à Gaza : visées politiques sur fond de visite historique

L’émir du Qatar, le cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani, a entamé hier mardi sa visite à Gaza. A côté des nombreux projets de développement qu’il inaugurera dans l’enclave palestinienne, l’émir qatari espère consolider son influence dans la région.

La visite de l’émir du Qatar est quasi-historique puisqu’il est l’un des plus hauts dirigeants internationaux à se rendre à Gaza depuis que le Hamas en a pris le contrôle en juin 2007. Il s’agira pour le souverain du Golfe de confirmer la volonté d’assister la bande de Gaza qu’il affiche depuis un certain temps. Le 25 septembre, il a annoncé le lancement prochain d’un investissement de 254 millions de dollars dans le terrirtoire. 140 millions seront dédiés aux infrastructures routières et 62 millions serviront à la construction de logements dans le nord. Pour aider les gazaouis à résoudre leurs problèmes réccurents d’électricité, un don de 30 millions de litres de carburant leur a été accordé par le Qatar dans le but d’alimenter l’unique centrale électrique de l’enclave palestinienne.

Contrairement à ce que plusieurs médias ont déclaré, la visite de Hamad ben Khalifa al-Thani n’est pas la première d’un chef d’Etat arabe dans la bande de Gaza puisque l’émir du Qatar s’y était déjà rendu en 1999. Mais la donne est différente cette fois-ci. Le Qatar a acquis en un décennie une stature qui le rend incontournable sur la scène politique moyen-orientale. Au point de prétendre arracher à l’Egypte, qui se remet lentement de sa révolution, et à l’Arabie saoudite, facilement empêtrée dans des querelles de succession, le leadership dans la réconciliation interpalestinienne. De plus, en s’attirant les faveurs du Hamas, le Qatar obtient un allié précieux dans la guerre qu’il se livre avec l’Arabie saoudite contre l’Iran chiite et son allié le Hezbollah libanais en Syrie.