3ème débat, Obama vainqueur, Romney limite la casse

Le troisième et dernier débat de la campagne présidentielle américaine, consacré à la politique étrangère, a eu lieu lundi dernier à l’université Lynn de Boca Raton, en Floride. L’on y a vu un Barack Obama particulièrement offensif, à l’opposé d’un Mitt Romney plus réservé, dérogeant à son image de président sympathique qui est l’un de ses principaux atouts selon les enquêtes d’opinion.

Sur le point de la suprématie militaire de l’armée américaine si chère au candidat républicain, Barack Obama n’a pas hésité à se montrer ironique. A l’argument de Mitt Romney selon lequel la marine aurait moins de navires qu’en 1917 et que l’aviation serait au niveau de 1947, le président sortant a répondu que l’armée utilisait également moins de chevaux et moins de baïonnettes, pour souligner les mutations de l’armée. Le ton condescendant du président selon plusieurs chroniqueurs, s’il lui a en partie permis de s’imposer dans ce débat, devrait également lui coûter des voix dans certains états à forte implantation militaire. Barack Obama n’a pas été le seul à casser son image pour cet ultime face-à-face entre les deux candidats. Mitt Romney s’est montré particulièrement pacifiste quant à une politique plus dure à l’international. Il n’a pas évoqué l’éventualité d’un ultimatum à l’Iran et a exclut toute possibilité d’un engagement de l’armée américaine en Syrie.

La diplomatie européenne n’a pratiquement pris aucune place dans le débat. Si Barack Obama est sorti quasi-unanimement vainqueur du débat, Mitt ne s’en est pas trop mal sorti non plus. L’avantage dans le domaine était clairement donné au président sortant qui s’est évertué à tenter de discréditer son adversaire en mettant en avant son manque d’expérience en politique internationale et le présentant comme un va-t-en-guerre au vu de ses positions belliqueuses sur le nucléaire iranien et sur l’attaque du consulat américain de Benghazi en Libye.

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Georges Fitzpatrick a été analyste financier, puis journaliste spécialisé dans les marchés émergents pendant plus de 20 ans, il a officié à Wall Street dans plusieurs banques d’affaires de la place New Yorkaise