Le statut de la Palestine, Israël et les USA

Vuk Jeremic, le président de l’Assemblée générale de l’ONU, a annoncé que la question du statut de la Palestine devrait être de nouveau débattue à la mi-novembre, après l’élection présidentielle américaine. L’occasion pour le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas de plaider une nouvelle fois pour que la Palestine se voit décerner un statut d’Etat observateur, au risque d’enterrer définitivement le processus de paix israélo-palestinien.

Les palestiniens auront besoin d’une majorité simple parmi les 193 membres de l’Assemblée Générale. Mais cette démarche unilatérale de Mahmoud Abbas, en plus de ne pas susciter l’adhésion du Hamas, l’autre faction palestinienne, provoque la colère d’Israël. Son ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, qui recevait hier mercredi la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, a déclaré qu’une nouvelle initiative unilatérale des palestiniens à l’Assemblée générale de l’ONU les exposerait à des mesures sévères de la part d’Israël mais également des Etats-Unis. Le danger pour le processus de paix a également été confirmé par l’ambassadrice américaine à l’ONU Susan Rice. La colère de l’Etat hébreu est quelque peu teintée d’inquiétude puisqu’un statut d’observateur de la Palestine à l’ONU lui donnera accès à des organismes tels que la Cour Pénale Internationale avec la possibilité de procédures pénales contre Israël. Mais le battage médiatique de Mahmoud Abbas risque fort de ne pas aboutir, toutes les démarches entreprises par la Palestine pour être reconnue par l’ONU ayant jusqu’alors buté sur la menace systématique du véto américain.

Le processus de paix est bloqué depuis 2010 suite à la poursuite de la colonisation juive en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Et absolument aucun élément n’augure une reprise prochaine. Après l’avoir longtemps conditionné à un gel des colonisations, Mahmoud Abbas se dit prêt à reprendre les négociations « sans délai » dès que la Palestine aura obtenu son statut d’Etat observateur à l’ONU alors qu’Israël rejette cette option.

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