Dans la suite de ses accords avec Chypre, l’Union Européenne (UE) a décidé d’effectuer une ponction sur les dépôts bancaires dans les banques de l’Etat insulaire. Ce qui risque d’entraîner des pertes pour plusieurs entreprises et particuliers russes, détenteurs de 40 % environs des dépôts répertoriés dans les banques chypriotes.
D’après les renseignements allemands, sur les 68 milliards d’euros (85 milliards de dollars américains) gardés dans les différentes banques chypriotes, 20 milliards (25 milliards de dollars) appartiennent à des russes. Avec l’accord trouvé entre Bruxelles et Nicosie portant sur un plan de sauvetage, ces investisseurs russes pourraient perdre pas moins de 2 milliards d’euros (2,5 milliards de dollars américains). Cette somme devrait être ponctionnée sur base des clauses liant Chypre et la commission de l’UE. Conclusion : « la confiance en Chypre, comme endroit où l’on peut avantageusement garder son argent, est désormais ruinée », a lancé Anatoly Akasakoc, le président de l’Association des banques régionales russes. A vrai dire, certains investisseurs russes s’y attendaient. Les plus malins ont donc retiré leur argent de Chypre durant les derniers mois. A l’opposé, les retardataires sont à l’affût d’une vague de privatisations pour quitter l’île. Une position que le gouvernement russe soutient, s’étant engagé à rapatrier les capitaux exilés, dont à Chypre.
Comme l’a fait l’UE, Moscou aussi avance ses pions en Chypre : profitant des discussions portant sur la prolongation d’un accord de prêt de 2,5 milliards d’euros (3,2 milliards de dollars américains) en faveur de Chypre de 2016 à 2022, la Russie a demandé à Nicosie des informations sur les bénéficiaires russes attachés à « ce paradis fiscal ». Ce, en particulier, dans le cas d’entreprises « stratégiques ». A ce propos, Gazprom est enregistré à Chypre, pour ne pas citer d’autres grandes entreprises russes.
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