Depuis hier dimanche, le président soudanais Omar El Béchir séjourne au Nigéria, où il doit prendre part à un sommet sur le sida. Ce, bien qu’il soit sous mandat d’arrêt international.
Pour la Cour Pénale Internationale (CPI), Omar El Béchir est coupable de crimes contre l’humanité, génocide et crimes de guerre perpétrés lors de la guerre au Darfour. Un conflit qui a causé 200 000 pertes en vies humaines. Ainsi, depuis 2009, un mandat d’arrêt a été émis à son encontre par cette instance : ce document oblige donc les 120 Etats signataires des statuts de la CPI, desquels le Nigéria fait partie, d’arrêter M. El-Béchir. C’est pour cette raison qu’il a été persona non grata dans des pays à l’instar de l’Afrique du Sud, du Malawi, de l’Ouganda et de la Zambie. Toutefois, rien n’a empêché le chef d’Etat soudanais de se déplacer pour le pays le plus peuplé du continent noir. Cette « immunité » lui est conféré par l’Union Africaine (UA), qui avait estimé, peu après l’émission de son mandat d’arrêt, que son arrestation ainsi que celle d’autres responsables serait un obstacle à la résolution des conflits soudanais.
Son de cloche totalement différent du côté de l’ONG de défense des droits de l’Homme HumanRights Watch (HRW) : selon Elise Keppler, la responsable de son programme Justice Internationale, c’est « honteux » que le Nigéria devienne le premier Etat ouest-africain à accueillir M. El-Béchir. Et de renchérir, « l’accueil du Nigéria est un affront pour les victimes ». A noter qu’à part au Nigéria, le dirigeant soudanais a quand même pu se rendre dans d’autres pays africains. C’est le cas de Djibouti, du Tchad et du Kenya.
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