La Chine est, à la fois, très ambitieuse et très silencieuse. Elle a pour habitude d’avancer en toute discrétion afin d’émerveiller le monde entier une fois ses objectifs atteints. Et, en ce qui concerne ses projets de base navale, plus précisément à Gawdar au Pakistan, l’Empire du Milieu ne change pas de stratégie. Mais, malheureusement pour lui, Ahmed Mukhtar, le ministre pakistanais de la Défense, a étalé ces indiscrétions, débattues, notamment, à l’occasion d’une visite en Chine du Premier Ministre pakistanais, Yousuf Raza Gilani, il y a un mois, sur la place publique.
Cela n’a pas empêché la Chine de démentir l’information. Comme à l’accoutumée. Car, cette histoire s’étend sur une décennie, à partir du moment où la Chine racheta le Varyag, porte-avion militaire russe inachevé, en vue de le transformer en casino flottant comme justificatif. Pour crédibiliser la supercherie, la puissance asiatique avait déjà balisé le chemin en acquérant, au préalable, deux petits porte-avions consacrés à la même fin. Aujourd’hui, alors que le Varyag est paré pour prendre l’eau, la Chine reconnaît enfin officiellement son rôle militaire. D’après certaines analyses, cet engin permettra à Pékin d’investir l’Océan Indien et de s’arroger, de ce fait, un peu plus d’importance sur l’échiquier mondial.
Reste à savoir où exactement le Varyag jettera l’ancre. Même si la Chine le nie, tout porte à croire que ce sera à Gawdar. En effet, la Chine y avait financé, à hauteur de 200 millions de dollars américains, la construction d’un port en eau profonde inauguré en mars 2007, le géant émergent se prétendant intéressé par le commerce en Asie du Sud et au Moyen Orient. Un prétexte qui pourrait cacher des visées expansionnistes.
Poster un Commentaire