Suite aux démissions de trois de ses ministres, mis en cause dans un scandale de corruption, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a procédé, mercredi soir, à un remaniement ministériel en urgence.
Le scandale a éclaté depuis huit jours suites aux révélations faites par l’opération anticorruption, sans précédent, lancée par la justice turque. Les désormais anciens ministres de l’Intérieur Muammer Güler et de l’Economie Zafer Caglayan ont démissionné après l’incarcération samedi de leurs fils inculpés de corruption, fraude et blanchiment d’argent dans le cadre d’une enquête judiciaire liée à des ventes illégales d’or à l’Iran sous embargo.
Le ministre de l’Environnement Erdogan Bayraktar, dont le fils aussi a été inculpé mais laissé libre dans le cadre d’un autre volet de l’affaire, liée à des marchés publics immobiliers, a également démissionné.
Une vingtaine d’autres personnes ont été inculpées et écrouées dans le cadre de cette affaire. Les ministres démissionnaires ainsi que le Premier ministre dénoncent une « conspiration à grande échelle ». Recep Tayyip Erdogan accuse notamment le prédicateur musulman Fetullah Gülen de diriger ce complot.
Le remaniement d’hier a, au total, changé la direction de dix ministères. L’affaire est un coup dur pour l’AKP (Parti de la Justice et du Développement), le parti du Premier ministre turc, en pleine campagne pour les élections locales du 30 mars prochain auxquelles sont candidats trois des ministres remplacés, à savoir ceux de la Famille, de la Justice et des Transports.
Le scandale a également relancé les manifestations contre le Premier ministre à Istanbul, Ankara et Izmir. La police a utilisé des gaz lacrymogènes contre des protestataires qui s’étaient rassemblés dans le quartier de Kadikoy, sur la rive asiatique d’Istanbul.
