Le roi Mohammed VI du Maroc réunit ce vendredi à Marrakech le Comité Al Qods, l’instance de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI) dédiée à la défense de Jérusalem, au moment où la diplomatie américaine s’active pour ramener israéliens et palestiniens à la table des négociations.
La réunion du Comité Al-Qods, présidé par le roi du Maroc, intervient également dans un contexte où la politique israélienne de colonisation devient plus agressive. Les pays arabes et islamiques voient dans l’accélération de la construction par Israël de milliers de logements, une tentative de modifier la structure démographique et multiculturelle de Jérusalem. C’est également l’avis défendu par l’Union européenne et, dans une moindre mesure, par les Etats-Unis. Mais aucune partie ne reconnaît pas le fait accompli israélien à Jérusalem dont la partie Est a été occupée pendant la guerre de 1967.
A Marrakech, les ministres des affaires étrangères de 16 pays arabes et islamiques devraient se pencher sur les dangers de judaïsation de la ville sainte, dont les trois religions monothéistes se réclament de l’héritage spirituel et symbolique. Des représentants des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité, de l’UE, de l’ONU, du Vatican et de la Ligue arabe prendront également part à ces travaux, qui interviennent dans un contexte crucial pour le processus de paix au Proche orient. Le chef de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas qui participe en personne à cette réunion du Comité Al-Qods, a tenu à en souligner la pertinence. Pour les palestiniens, c’est une occasion inespérée de battre le rappel autour de la question d’Al Qods, au moment où la diplomatie américaine fait pression pour une reprise des négociations israélo-palestiniennes.
Pour le Maroc, c’est le retour au cœur du conflit du proche Orient que Hassan II avait marqué de son empreinte. Il avait accueilli les négociations secrètes israélo-palestiniennes qui avaient conduit aux Accords d’Oslo de 1993. La démarche de Mohammed VI, plus subtile, s’est orientée vers des actions concrètes de solidarité avec les habitants démunis de Jérusalem. Entre 2008 et 2012, Bayt Mal Al Qods, le fonds relevant du Comité Al-Qods, a réalisé plusieurs opérations à caractère social et culturel au bénéfice de milliers d’habitants de la ville sainte. La réunion de ce week-end au Maroc devrait contribuer à la mobilisation de moyens financiers supplémentaires pour faire face à la judaïsation à marche forcée de Jérusalem.
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