Le Yémen pris dans la spirale de la violence

yemen-violenceLa journée de lundi a été marquée par l’enlèvement à Sanaa d’un Britannique, employé du secteur pétrolier au lendemain d’une nuit secouée par une série d’explosions. Pendant ce temps, les combats dans le nord du pays entre des rebelles et des tribus se poursuivent, faisant en une semaine 150 morts et 400 blessés.
Selon des témoins, le citoyen britannique a été enlevé devant une épicerie à Hadda, le quartier diplomatique de la capitale yéménite, par des hommes armés qui l’ont frappé à la tête avec la crosse d’une arme avant de l’emmener vers une destination inconnue. Dans la nuit précédant cet enlèvement, plusieurs explosions avaient secoué la ville. Un obus a été tiré après minuit en direction de l »ambassade de France sans toucher le bâtiment .Selon une source policière, une voiture piégée a explosé non loin de la maison de l’ancien président Ali Abdallah el-Saleh, faisant trois blessés. Une autre source militaire a rapporté deux autres explosions la même nuit provoquée par des engins, placés dans un minibus garé non loin du ministère de la Défense, ne faisant toutefois de victimes.
La semaine passée, c’est un ressortissant allemand qui avait été enlevé. Par ailleurs, deux diplomates, un Saoudien et un Iranien, ainsi qu’un ressortissant sud-africain sont toujours retenus en otages dans le pays.
L’accélération des enlèvements et des attentats suit celle des violences  opposant dans le nord du pays les rebelles « zaïdites » à la puissante tribu des Hached. Les premiers, chiites, gagnent du terrain sur les seconds, soutenus par des fondamentalistes sunnites. Les rebelles zaïdites ont pris durant le weekend le contrôle de la localité de Houth, à 180 kilomètres au nord de Sanaa, et de la région d’Al-Khamri, le fief de la puissante confédération tribal des Hached. Toutes ces violences font planer un risque réel sur la transition politique dans le pays et la mise en place d’un Etat fédéral.