Le roi d’Espagne Felipe VI effectue une visite de deux jours au Maroc pour son premier voyage hors d’Europe depuis son intronisation, une visite à la forte symbolique politique qui reflète l’entente de plus en plus perceptible entre les deux voisins de part et d’autre du Détroit de Gibraltar.
Même si les pouvoirs du nouveau roi d’Espagne sont plutôt protocolaires, son déplacement à la rencontre du roi Mohammed VI à Rabat reflète un apaisement des relations entre les deux pays. Une détente qui fait suite à des périodes marquées par des tensions intermittentes, à cause des litiges territoriaux qui subsistent encore entre l’Espagne et le Maroc, notamment au sujet de Ceuta et Melilla, les deux enclaves espagnoles situées dans le nord du Maroc. Il faut dire qu’à Madrid aussi bien qu’à Rabat, les responsables se sont progressivement rendu compte que les intérêts qu’ils peuvent tirer d’une meilleure entente sont beaucoup plus importants que les contentieux qui divisent les deux pays.
En tête des points de convergence, se situe la lutte antiterroriste et l’action conjointe indispensable pour faire face aux menaces transfrontalières qui ont fait leur apparition au Maghreb et au Sahel. Outre les groupes djihadistes qui se sont renforcés de manière inquiétante depuis la chute du régime de Kadhafi, une myriade de réseaux de passeurs de clandestins et de trafiquants de drogues et d’armes en tous genres, ont tendance à occuper le terrain dans cette zone.
Dans ce contexte, le positionnement géographique du Maroc à la frontière sud de l’Europe est déterminant. De surcroît, la stabilité politique et institutionnelle du royaume dans un environnement tourmenté par les rébellions et les mouvements terroristes, fait la différence. Tous ces facteurs font que l’Espagne et l’Union européenne considèrent le Maroc comme un bouclier dont la sécurité et la stabilité conditionnent leur propre sécurité. La visite du roi d’Espagne au Maroc est destinée en partie à réaffirmer cette réalité.
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