La Thaïlande dispose désormais d’un nouveau Premier ministre en la personne du général Prayut Chan-O-Cha, chef de la junte militaire au pouvoir depuis mai dernier et désigné jeudi à ce poste.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’était une drôle d’élection : un seul candidat désigné par 191 membres d’une assemblée non élue. Evidemment, le général Prayut Chan-O-Cha est passé alors que trois abstentions seulement ont été enregistrées. A noter que cette élection doit encore être approuvée par le roi Bhumibol de Thaïlande comme l’exigent les formalités.
Ainsi, le responsable militaire putschiste a-t-il marqué un pas de plus dans son projet de verrouiller le système politique national. Un avis que ne partagerait certainement pas Tuang Untachai, membre de l’assemblée et apparemment entièrement convaincu par le nouveau Premier ministre. « Nous avons besoin d’un meneur qui puisse aider le pays à traverser la crise », s’est-il satisfait de déclarer.
En tout cas, depuis l’arrivée de la junte militaire au pouvoir en Thaïlande, les libertés civiques ont été fortement réduites au grand dam de la communauté internationale. De l’avis de Michael Montesano, analyste à l’Institut des Etudes d’Asie du sud-est de Singapour, « il est ainsi question de pouvoir gouverner directement, sans s’encombrer d’un Premier ministre marionnette », a-t-il résumé.
Dans ce pays, la scène politique est quasiment inexistante depuis le 22 mai dernier, date du coup d’Etat .Les personnalités politiques ont carrément disparu des médias et toute opposition est muselée. Face à cette situation, le Haut-commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme a déclaré, cette semaine, être « vivement inquiet ». Cette institution a notamment fait allusion à la multiplication des poursuites de lèse-majesté, passibles de lourdes peines d’emprisonnement.
