Le journal israélien Haaretz a rapporté l’interdiction décrétée aux travailleurs palestiniens en Israël d’emprunter les mêmes bus que les colons pour entrer en Cisjordanie. Cette mesure, qui rappelle les heures sombres de l’apartheid en Afrique du Sud, a logiquement soulevé des accusations de ségrégation.
Cette décision aurait été prise par le ministre israélien de la Défense et devrait être applicable à partir du mois prochain. Elle obligera les Palestiniens munis d’un permis de travail qui vont travailler en Israël à pointer au retour à l’unique point de passage d’Eyal près de Qalqiliya, au nord de la Cisjordanie occupée alors que le transit par ce point de passage n’était obligatoire auparavant qu’à l’aller. Cette mesure empêche de ce fait les Palestiniens d’emprunter les bus des colons qui relient les grandes villes d’Israël aux colonies sans s’arrêter dans ce point de passage lors de leur retour en Cisjordanie.
L’annonce de cette mesure, qui n’a pas été confirmée par le ministère israélien de la Défense et devrait concerner des centaines de Palestiniens qui vont travailler chaque jour en Israël, est une victoire pour les colons de Cisjordanie qui la réclamaient depuis des années. Ceux-ci avançaient comme raisons des dangers sécuritaires ainsi que des comportements irrespectueux de Palestiniens envers des femmes israéliennes.
Mais l’argument sécuritaire avancé par les colons n’est pas valable, selon le journal israélien libéral Haaretz. Citant un responsable israélien de la sécurité dans le nord de la Cisjordanie occupée, Ce quotidien affirme que les travailleurs autorisés à se rendre en Israël font l’objet d’une enquête des services de sécurité intérieure et sont fouillés à leur entrée en Israël. Limiter des mesures sécuritaires à des bus uniquement, prend alors des aides de concession aux demandes de ségrégation raciale dans les bus exigée par les colons.
