Le journal « Indian Express » a fait état mercredi de 12 femmes décédées et de 50 autres hospitalisées, dont 25 dans un état critique, après une vaste campagne de stérilisation menée samedi à Pendari, dans l’Etat de Chhattisgarh, un Etat du centre du pays parmi les plus pauvres. Les autorités de l’Etat ont ouvert une enquête et quatre médecins ont été suspendus après qu’une plainte a été déposée contre eux. Le gouvernement du Chhattisgarh a prévu de dédommager les familles des victimes à hauteur de 5 200 euros.
Contrairement aux directives du gouvernement indien, les stérilisations ont été pratiquées dans une clinique privée, un établissement qui fermé et laissé à l’abandon depuis près d’un an. L’autre recommandation du gouvernement qui préconisait de ne pas faire plus de 30 opérations par équipe médicale et par jour, n’a pas non plus été respectée puisque ce sont 83 femmes qui ont subi une ligature des trompes par laparoscopie en à peine 5 heures, soit environ 4 minutes par opération.
Selon un témoin cité par l’ « Indian Express », les femmes ont été installées à même le sol dans une chambre pour pratiquer les opérations. Rapidement après, elles ont commencé à se plaindre de symptômes telles que des baisses de tension ou des vomissements. En plus des conditions sanitaires qui laissaient manifestement à désirer, les professionnels de la santé s’interrogent sur les médicaments administrés aux femmes après l’opération.
Les campagnes de stérilisation en Inde sont la méthode de contraception la plus répandue dans le pays, une pratique héritée de l’état d’urgence entre 1975 et 1977 et qui avait pour but de faire baisser la natalité. Malgré leur annulation officielle, ces pratiques ont toujours lieu, d’énormes pressions étant exercées sur les femmes, mais également sur les agents de santé pour exécuter cette opération. Elles donnent régulièrement lieu à des drames. Le gouvernement central a indiqué avoir dédommagé 568 familles pour décès entre 2009 et 2012.
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