Les autorités chinoises ont annoncé en fin de semaine dernière un premier sommet entre le président chinois Xi Jinping et le leader nord-coréen Kim Jong-un, mais la date de cette rencontre n’a pas encore été fixée. Cette annonce en elle-même traduit la volonté des autorités chinoises de ne pas rompre l’alliance avec la Corée du Nord qui semblait s’effriter ces derniers mois.
Plusieurs raisons peuvent expliquer cette attitude de Pékin. Kim Jong-un a donné ces derniers temps des signes de rapprochement avec la Chine et se tourne de plus en plus vers la Russie de Vladimir Poutine. La première sortie internationale du dirigeant nord-coréen est d’ailleurs prévue pour mai prochain à Moscou où Kim Jong-un doit assister aux célébrations de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Pour la Russie, le rapprochement avec la Corée du Nord est stratégique. Moscou cherche à s’affranchir de sa dépendance économique croissante vis-à-vis de Pékin, par qui 80% du commerce nord-coréen transite.
Toutefois, il n’est pas encore question pour Pékin de lâcher son protégé nord-coréen, malgré les provocations nucléaires de ce dernier et les voix de plus en plus nombreuses qui s’élèvent pour dénoncer le coût que cette alliance coûte à la Chine. L’Armée populaire de libération, l’armée chinoise, considère cette alliance, comme sa chasse-gardée. Et il semble peu probable que le président chinois la mette en péril tant qu’il n’aura pas pleinement assis son autorité sur les militaires. Xi Jinping entretient déjà des relations tendues avec cette armée comme l’a révélé la disgrâce révélée en février par le South China Morning Post du général Xing Yunming, en charge de l’espionnage militaire, évincé pour corruption.
Les relations entre la Chine et la Corée du Nord s’étaient tendues depuis l’exécution expéditive en décembre 2013 de Chang Song-taek, l’oncle du dirigeant nord-coréen et homme de confiance de la Chine à Pyongyang.
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