La Suède a décidé de ne pas renouveler son accord de coopération militaire avec l’Arabie Saoudite. Pour cause, la situation des droits de l’Homme dans le riche Etat du Golfe pose problème.
C’est le gouvernement de gauche actuellement aux commandes en Suède qui a décidé mardi de manière unilatérale de suspendre sa coopération militaire avec l’Arabie Saoudite. L’actuel accord liant les deux pays dans ce domaine date de 2005 et expire en mai prochain. Sur base de cette convention, le gouvernement saoudien figurait au troisième rang des acheteurs d’armement suédois hormis les pays occidentaux. Dans ce cadre, l’Arabie Saoudite s’était approvisionné en armements suédois à hauteur de 37 millions d’euros (40,7 millions de dollars) au cours de l’année dernière.
Jusqu’à présent, les raisons officielles de cette fin de coopération n’ont pas été dévoilées. Toutefois, bon nombre d’observateurs ne sont pas surpris par cette décision de la Suède, dirigée depuis octobre dernier par une coalition de sociaux-démocrates et des Verts. Pour ces formations politiques de gauche, il est inadmissible de fournir en armes un pays considéré comme une dictature à l’instar de l’Arabie Saoudite. Et, l’actuel Exécutif suédois n’en est pas à son coup d’essai : tout récemment, ce gouvernement avait audacieusement reconnu l’Etat de Palestine.
En fait, les tensions diplomatiques entre Stockholm et Riyad s’étaient déjà exacerbées. Pour preuve, la ministre suédoise des Affaires étrangères, Margot Wallström, avait été empêchée de prendre la parole lors d’une rencontre de la Ligue arabe au Caire. Avant cette réunion, la cheffe de la diplomatie suédoise avait publiquement défendu le blogueur Raif Badawi, critiquant sévèrement la justice saoudienne qui l’avait condamné pour « insulte pour l’islam ».
Quoi qu’il en soit, Riyad ne semble pas faire grand cas de cette décision suédoise. A en croire le Gulf Center for Human Rights, pas plus tard qu’hier, une cour criminelle saoudienne spécialisée dans le terrorisme a condamné Mohammed al-Bajadi, l’un des membres fondateurs d’une des rares organisations de défense des droits humains en Arabie Saoudite, à dix ans de prison.
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