Mardi, l’ONG de défense des droits de l’Homme Amnesty International a décrié les « imperfections » du système judiciaire saoudien et a appelé les autorités de ce pays à décréter un moratoire sur les exécutions des condamnés à la peine capitale.
D’après un décompte de l’AFP effectué sur base d’annonces officielles, 123 personnes ont été exécutées depuis début 2015 sur le territoire saoudien pour divers crimes. Au travers de son rapport intitulé « Tuer au nom de la justice : la peine de mort en Arabie Saoudite », Amnesty a listé les « imperfections » de la justice saoudienne à son entendement. En effet, le système judiciaire saoudien repose sur la Charia (loi islamique), qui ne dispose pas de code criminel. Ainsi, selon le rapport de l’ONG internationale, la définition des crimes et des peines est sujette à de larges interprétations. Le même système confère aux magistrats un pouvoir discrétionnaire, ce qui mène à certaines décisions de justice « arbitraires ». Amnesty a également rapporté que les procédures judiciaires saoudiennes sont des fois très raccourcies, les prévenus ne bénéficiant pas toujours des services d’avocats et certaines audiences étant tenues à huis clos. Et, pour ce qui est des prévenus étrangers, ces derniers n’ont pas toujours accès à des interprètes. Comme si cela ne suffisait pas, certains aveux sont obtenus « sous la torture ».
Par voie de communiqué, le directeur en charge du programme d’Amnesty pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Saïd Boumedouha, a estimé que « les autorités saoudiennes doivent décréter d’urgence un moratoire officiel sur les exécutions et appliquer de justes critères internationaux à tous les procès criminels ». Amnesty a fait remarquer que, sur les six premiers mois 2015, il y a eu 102 exécutions en Arabie Saoudite alors que, sur la même période l’année dernière, il y en avait eu 90. Ce qui correspond, en moyenne, à une exécution tous les deux jours, la majorité par décapitation.
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