Alors que Bamako a demandé le départ du contingent danois tout juste arrivé, les pays européens engagés au Mali au sein du groupement de forces spéciales Takuba ont demandé à la junte malienne dans un communiqué commun de « respecter les bases solides de la coopération diplomatique et opérationnelle ».
Le communiqué publié hier soir souligne que les partenaires de la Task Force takuba conduisent leur action conformément au cadre juridique solide qui a été agréé avec le gouvernement du Mali, comprenant notamment une invitation formelle adressée par les autorités maliennes aux partenaires internationaux.
Bamako a demandé lundi au Danemark, une demande répétée cette nuit, de retirer « immédiatement » le contingent d’une centaine d’hommes récemment déployé au Mali pour participer à Takuba, le gouvernement malien, dominé par les militaires arrivés au pouvoir à la faveur d’un putsch en août 2020, affirmant que « ce déploiement est intervenu sans son consentement ». Or, Copenhague assure avoir été invité par le Mali conformément au « protocole additionnel » conclu entre le Mali et la France en 2020 régissant le déploiement des forces européennes.
La task force Takuba, dont la France est à l’origine et espère en faire la vitrine de sa réorganisation au Sahel, est destinée à accompagner les soldats maliens au combat face aux djihadistes. Mais elle semble aujourd’hui payer le prix de la détérioration des relations entre la junte au pouvoir au Mali et la France, engagée militairement au Mali et au Sahel depuis 2013.
Après des restrictions posées dans l’espace aérien malien et la remise en cause des accords de défense liant Bamako à Paris, cette demande de retrait du contingent danois constitue une nouvelle entrave à l’action militaire française et européenne au Mali. Ce qui amène la France à s’interroger sur la voie à suivre avec une junte qui compte se maintenir au pouvoir plusieurs années, et qui est accusée d’avoir ouvert les portes du pays aux mercenaires russes de la société privée Wagner.