Abou Mohammed Al-Golani, le chef de Jabhat Al-Nosra, le groupuscule salafiste qui se bat en Syrie dans le camp de l’opposition armée, a reconnu hier mercredi dans un message audio diffusé sur Internet le soutien de la branche irakienne d’Al-Qaïda.
Ce message d’Al-Nosra confirme ses liens avec la nébuleuse terroriste Al-Qaïda, après son allégeance à son chef, le cheikh Ayman Al-Zawahiri. Toutefois, la nouvelle déclaration d’Abou Mohammed Al-Golani avait aussi le but de se démarquer. La veille en effet, Abou Bakr Al-Baghdadi, le chef de l’Etat islamique d’Irak, affirmait qu’Al-Nosra était une de ses branches.
Une déclaration que les principaux concernés jugent prématurée même si leur objectif est à terme l’instauration d’un Etat islamique en Syrie. Ces dernières annonces sont la dernière étape d’une prise d’ampleur remarquable de ce groupuscule sunnite qui était encore inconnu avant janvier 2012. De ses débuts par des attaques-suicides et des attentats à la voiture piégée, Al-Nosra est aujourd’hui une entité bien structurée forte d’environ 6 000 membres et qui fait office de fer de lance de la rébellion, au détriment de l’ASL (Armée Syrienne Libre), la principale composante de l’opposition armée. La création de zones libérées à l’est et au nord du pays, la brutalisation du conflit avec les attaques aériennes ou encore le sentiment de stagnation de l’opposition renforcent son assise.
Mais les nouvelles accointances d’Al-Nosra pourraient desservir davantage la rébellion syrienne qu’autre chose. D’une part elles donnent raison au régime de Bachar al-Assad qui ne cesse de crier depuis le début du conflit, être victime de l’agression de groupes terroristes. Les demandes des rebelles syriens d’être armés par les pays occidentaux voient leurs chances d’aboutir réduites, vu l’incertitude pour ceux-ci que ces armes ne soient pas utilisées contre leurs intérêts et d’autres pays de la région.
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