L’accord ainsi que les progrès constatés dans les relations entre les Occidentaux et l’Iran pourraient bien avoir des effets négatifs sur l’ampleur sous-estimée avec une radicalisation de la position de l’Arabie saoudite.
De plus en plus isolé, le Royaume Wahhabite pourrait bien réagir par peur, une peur alimentée par deux aspects de l’accord conclu le mois dernier entre l’Iran et les grandes puissances. Premièrement, ces dernières ont concédé que l’accord final, qui doit encore être négocié, donnera, quoi qu’il arrive, à l’Iran la capacité permanente d’enrichir l’uranium. Ensuite, en filigrane, l’accord suggère que même cette solution complète à la crise sera limitée dans le temps.
Riyad pourrait alors n’y voir qu’une question de temps avant que Téhéran n’accède à la bombe atomique et pourrait alors se lancer lui-même dans la course au nucléaire. L’Arabie saoudite se sent lâchée par son allié traditionnel américain au bénéfice d’une République Islamique d’Iran qu’elle lie à une vaste campagne régionale pour renverser l’ordre existant au Proche-Orient. L’Arabie saoudite accuse les Gardiens de la Révolution iranienne d’encourager la violence, les sabotages, le terrorisme, d’encourager les insurrections au Bahreïn, en Irak, au Liban au Yémen et d’encourager les massacres en Syrie. Avec des Etats-Unis qui ont, soit manifesté une totale indifférence, soit se sont montrés totalement hostiles dans des dossiers qu’elle considère vitaux pour ses intérêts, la voie est toute tracée pour un durcissement de la position des Saoudiens.
La détente entre Occidentaux et Iran pourrait donc paradoxalement déstabiliser encore plus la région. L’Arabie saoudite qui n’est pas connue pour sa capacité à subir les évènements, pourrait, par exemple, accorder un soutien accru à des groupes armés dans sa guerre par procuration à l’Iran. Riyad possède également un moyen de pression considérable par son pétrole dont le pays est le premier producteur mondial.
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