L’OIAC affirme que l’Etat islamique a la capacité de produire ses propres armes chimiques

Le directeur général de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), Ahmet Üzümcü a révélé mardi, que l’organisation de l’Etat islamique dispose de la technologie, du savoir-faire et de l’accès aux substances nécessaires pour fabriquer ses propres armes chimiques en Syrie et en Irak.

Des rumeurs de recours à ces armes commencent déjà à se multiplier. Les enquêteurs de l’OIAC ont eu écho d’une attaque à l’arme chimique le 9 mars dernier, sur la ville de Taza, dans le nord de l’Irak, imputée à l’Etat islamique contre les Kurdes, qui avait tué trois enfants et blessé 1.500 personnes.

Myriam Benraad, une chercheuse spécialiste de l’Irak, a indiqué que les Kurdes rapportent de nombreux cas de nausées et de brûlures dans leurs affrontements contre l’Etat islamique et demandent à présent, des masques à gaz aux Etats-Unis.

Les enquêteurs de l’OIAC ont également relevé sur places des preuves selon lesquelles du gaz moutarde avait été utilisé en août dernier en Syrie, notamment à Marea, dans la province d’Alep.

En février déjà, le directeur de la CIA, John Brennan avait assuré sur la chaîne CBS News, que les combattants de l’Etat islamique avaient la capacité de fabriquer de petites quantités d’armes chimiques. Et le mois suivant, les forces spéciales américaines qui épaulent le gouvernement irakien, avaient annoncé la capture de Sleiman Daoud al-Afari, un ancien expert en armes chimiques sous Saddam Hussein, passé depuis dans le camp de l’Etat islamique.

Ce lot d’indices rend crédible la perspective avancée par le directeur général de l’OIAC sur la possession et l’emploi d’armes chimiques par les djihadistes. Cette hypothèse est renforcée par le fait que du gaz moutarde faisait partie de l’arsenal de l’armée irakienne récupéré par les insurgés lors de leur coup de force de 2014 et que d’autres armes chimiques ont pues être subtilisées à l’époque de la chute de Saddam Hussein en 2003.