La déchéance de la nationalité d’un cheikh chiite bahreïni attise les tensions au Moyen-Orient

L’Iran a vivement réagi à la décision des autorités du Bahreïn de déchoir de sa nationalité le Cheikh Issa Qassem, plus haut dignitaire chiite du pays.

Cette affaire est venu rajouter une couche aux tensions dans les relations entre sunnites et chiites dans la région. Lundi dernier, le ministère bahreïni de l’Intérieur avait annoncé la décision de déchoir de sa nationalité, le Cheikh Issa Qassem, âgé de 75 ans, qu’il accuse d’«encourager le confessionnalisme» et de «servir des intérêts étrangers», dans une allusion à peine voilée à l’Iran qui soutient les communautés chiites dans toute la région.

Le général Qassem Soleimani, haut responsable des Gardiens de la révolution, a prévenu que le Bahreïn «sait sûrement que l’agression contre l’ayatollah Issa Qassem est une ligne rouge qui une fois franchie, va enflammer Bahreïn et toute la région», laissant ainsi planer la menace d’une insurrection.

L’Arabie saoudite a aussitôt assuré le royaume de Bahreïn, dont elle est l’alliée, de sa solidarité et de son soutien à la préservation de « sa sécurité et sa stabilité ».

Les Etats-Unis, dont la Vème flotte mouille dans les eaux bahreïnies et qui sont engagés dans un laborieux processus de normalisation des relations avec Téhéran, se sont dits troublés par une décision arbitraire de Manama, rappelant que la diplomatie américaine prônait «la réforme et la réconciliation» pour résoudre les différends politiques du royaume.

De manière générale, et à contre-courant du jeu des alliances, la communauté internationale a plutôt émis des appels à l’apaisement.

Au Moyen-Orient, chiites et sunnites forment deux blocs rivaux menés respectivement par l’Iran et l’Arabie saoudite, deux pays qui se disputent depuis longtemps, le leadership politique et religieux dans la région.