Thaïlande : Trois militants des Droits de l’Homme inculpés pour diffamation

La police thaïlandaise a annoncé que trois activistes thaïlandais des droits humains ont été inculpés mardi, pour motif de diffamation et violation de la législation informatique à la suite de la publication d’un rapport faisant état de tortures commises par les forces armées sur certains détenus dans le sud de la Thaïlande.

Contrôlant le sud du pays confronté à une rébellion et étant la cible de ce rapport, l’armée thaïlandaise avait porté plainte contre ces militants des Droits de l’Homme, les dénommés Pornpen Khongkachonkiet, Anchana Heemmina et Somchai Homlaor.

A en croire Winyou Tiamrat de la police de la province de Pattini en charge de cette affaire, ces derniers «nient tous les trois les charges qui pèsent contre eux». Ces activistes risquent d’être condamnés à une peine allant jusqu’à cinq ans de prison au cas où cette affaire est portée au tribunal.

Rédigé par l’ONG Cross Cultural Foundation, ce rapport a regroupé les témoignages de 54 ex-détenus, qui ont relaté les coups, les étouffements et les menaces de mort au cours de leur période d’emprisonnement.

Ayant pris part à la rédaction de ce document, l’activiste Pornpen Khongkachonkiet redoute que cette affaire fasse peur aux militants qui souhaitent poursuivre les investigations sur les abus commis dans le sud de la Thaïlande, région qui faisait partie de la Malaisie jusqu’à l’aube du 20è siècle.

A noter que la loi martiale est encore en vigueur en Thïlande, où la police peut détenir des suspects durant six semaines sans inculpation au préalable.

Membres de l’ethnie malaise et musulmans, les rebelles du sud de la Thaïlande se disent victimes de discrimination dans un pays principalement bouddhiste.