Libye : l’ONU favorable au retour des « kadhafistes » dans le processus politique

Les partisans du régime déchu de Mouammar Kadhafi peuvent prendre part au processus politique, estime l’envoyé spécial des Nations Unies pour la Libye, Ghassan Salamé. Dans la foulée, il a appelé, vendredi dernier, tous les Etats impliqués dans cette démarche à poser des actes sous la couverture onusienne.

« Les élections (parlementaires et présidentielle) qui sont le point d’arrivée du processus doivent être ouvertes à tout le monde », a affirmé Ghassan Salamé lors d’un entretien accordé à la chaîne de télévision France 24.

Et d’ajouter : « je veux que l’accord politique ne soit pas la propriété privée de tel ou tel. Ça peut inclure Saïf al-Islam (le fils de l’ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi), ça peut inclure les partisans de l’ancien régime que je reçois ouvertement dans mon bureau ».

A propos de l’implication des « islamistes », il a jugé que c’est une « famille très large ». « Si vous parlez des groupes violents, ils ne veulent pas jouer le jeu démocratique. Eux-mêmes s’excluent du jeu », a expliqué M. Salamé.

Ayant pris ses fonctions en juillet dernier, l’émissaire spécial de l’ONU pour la Libye a présenté la semaine dernière son plan pour la Libye, constitué de diverses étapes institutionnelles avant de parvenir à des élections générales, « peut-être à l’été », a-t-il indiqué. De l’avis de ce diplomate, il faut d’abord commencer par mettre en place une loi électorale.

« J’espère qu’on reconnaîtra à l’ONU la primauté et que les initiatives qui se font de part et d’autre conflueront vers l’ONU. On ne peut pas interdire à un Etat membre de vouloir jouer le médiateur à droite ou à gauche, mais il faut que ce soit sous le parapluie de l’ONU », a-t-il jugé.