L’Etat islamique chassé de son dernier centre urbain en Syrie

Les troupes loyales au régime syrien de Bachar Al Assad ont repris le contrôle total de la cité frontalière de Boukamal qui constituait le dernier centre urbain détenu par les combattants de l’Etat islamique, annonce un  communiqué de l’armée relayé jeudi par les médias officiels syriens.

Ces derniers jours, les troupes syriennes avaient avancé vers Boukamal à partir du sud et de l’ouest, soutenues par des raids intenses de l’aviation militaire russe, alors que de l’autre côté de la frontière, les forces irakiennes acculaient l’Etat islamique dans une zone frontalière, aidées par des forces paramilitaires majoritairement chiites. Une partie des forces syriennes avaient traversé la frontière en Irak pour contourner Boukamal et l’encercler du côté nord.

Une source proche des militaires pro-régime avait rapporté que des combattants du Hezbollah chiite avaient avancé mercredi vers Boukamal. La double offensive, menée simultanément mais officiellement sans coordination, par les forces du régime et une coalition arabo-kurde, avait fait reculer les djihadistes dans la province de Deir ez-Zor, les poussant à se retrancher dans Boukamal.

L’Etat islamique s’était emparé de la quasi-totalité de Deir ez-Zor et de sa province riche en pétrole en 2014, profitant du chaos engendré par la guerre en Syrie.

Avec l’annonce de la perte de Boukamal, l’Etat islamique ne contrôle plus que quelques villages et petites localités dans la province de Deir ez-Zor, deux quartiers périphériques de Damas et quelques poches de la province centrale de Homs et dans le sud syrien.

En Irak, des djihadistes résistent toujours à Rawa, sur l’Euphrate à la frontière syrienne, et dans quelques villages environnants.

Mais si l’Etat islamique n’a pratiquement plus d’existence territoriale, l’organisation extrémiste demeure une menace de par son idéologie totalitaire qui joue sur le sentiment de victimisation de musulmans vivant en Occident.

De plus, la fin du califat de l’Etat islamique ne signifie pas la fin de la guerre en Syrie. Le président Bachar al-Assad a promis la reconquête de l’ensemble du territoire. Déclenché en 2011, le conflit syrien a fait plus de 330.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés au centre d’une très grave crise humanitaire.

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Georges Fitzpatrick a été analyste financier, puis journaliste spécialisé dans les marchés émergents pendant plus de 20 ans, il a officié à Wall Street dans plusieurs banques d’affaires de la place New Yorkaise