Facebook face aux conséquences du scandale Cambridge Analytica

Les eurodéputés ont adopté hier jeudi à une large majorité une résolution pour réclamer « plus de transparence » à Facebook, quelques heures après l’annonce du gendarme des données personnelles anglais, l’ICO, qui a prononcé des sanctions financières contre Facebook, dans le cadre de l’affaire Cambridge Analytica.
Dans leur texte non contraignant, les élus européens estiment que, en permettant l’utilisation à leur insu de leurs données personnelles lors du scandale Cambridge Analytica, Facebook a trahi la confiance des citoyens de l’Union, en plus d’enfreindre le droit de l’Union ».
Ils invitent le groupe à autoriser deux organes de l’Union européenne, l’Agence européenne chargée de la sécurité des réseaux et de l’information (ENISA), et le comité européen de la protection des données à mener un audit complet et indépendant de sa plateforme pour évaluer la protection des données et la sécurité des données à caractère personnel des utilisateurs. Ils recommandent également à Facebook de procéder à des modifications supplémentaires pour lutter contre l’ingérence électorale.
Facebook va également devoir s’acquitter d’une amende de 500 000 livres selon la décison de l’ICO. Le réseau social s’en tire à bon compte. L’amende anglaise représente moins de 1% des 16 milliards de dollars de profits engrangés par la firme en 2017. Elle aurait pu s’élever jusqu’à 4% du chiffre d’affaires mondial de l’entreprise si les faits qui lui sont reprochés avaient été commis après l’entrée en application du Règlement européen des données personnelles.
Facebook a été accusée dans le scandale Cambridge Analytica d’avoir permis au cabinet britannique d’exploiter à leur insu les données de 87 millions d’utilisateurs pour établir des profils psychologiques d’utilisateurs et manipuler leurs opinions à des fins politiques, grâce à de la publicité ciblée sur le réseau, notamment pour faire gagner le Brexit au Royaume-Uni et Donald Trump à la présidentielle en 2016.
Mark Zuckerberg, le Président-Directeur Général du groupe, s’était rendu en personne à Bruxelles en mai pour présenter ses excuses devant le Parlement européen, comme il l’avait fait devant les parlementaires européens pour les lacunes de son réseau social.