La police israélienne recommande l’inculpation du Premier ministre pour corruption

La police israélienne a annoncé dimanche dans un communiqué, avoir réuni suffisamment d’éléments pour recommander l’inculpation du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, soupçonné de corruption, de fraude et d’abus de pouvoir.

Pour cette affaire, les enquêteurs de la police estiment que le chef du gouvernement a promu entre 2014 et 2017, période pendant laquelle Benjamin Netanyahu occupait également la fonction de ministre des communications, des réglementations favorables au groupe israélien de télécommunications Bezeq. Or, ce groupe appartient à un des proches du Premier ministre, Shaul Elovitch qui, en échange, aurait organisé une couverture très positive pour le Premier ministre et son épouse Sara par le site d’informations en ligne Walla News.

Après les élections remportées en mars 2015, Benjamin Netanyahu avait promu comme directeur du ministère des communications son directeur de campagne, Shlomo Filber, un avocat de formation et un confident du Premier ministre israélien.

Ce dernier, qui connaît Netanyahu depuis le milieu les années 1990, a accepté au début de cette année de passer un accord avec les enquêteurs, en devenant témoin à charge et ses auditions pèsent lourd dans les recommandations de la police en faveur d’une inculpation du chef de l’exécutif.

En février dernier, la police israélienne avait déjà recommandé la mise en examen de Benjamin Netanyahu dans deux affaires similaires où il est accusé d’avoir promis des décisions politiques favorables à des hommes d’affaires en échange de cadeaux ou d’une couverture médiatique à son avantage.

A présent, c’est au procureur général que revient la décision d’inculper ou non le Premier ministre et son épouse. La menace d’une inculpation est déterminante dans les projets de Benjamin Netanyahu pour obtenir un cinquième mandat lors des législatives de novembre 2019.

Alors que différentes figures de l’opposition appellent à sa démission et que la coalition actuelle est réduite à la plus courte des marges (61 députés sur 120) depuis la démission du ministre de la Défense Avigdor Lieberman, l’entourage du Premier ministre prépare l’opinion publique de longue date, en soulignant que la loi ne l’obligerait pas à démissionner en cas de mise en examen, contrairement à un simple ministre.