Un rapport mondial sur la faim

« Le nombre de personnes qui souffrent de la faim a reculé depuis 1990, mais pas de manière significative, puisqu’il demeure à un niveau élevé correspondant à une situation grave », mentionne le rapport sur l’Indice de la Faim dans le Monde 2011, un document élaboré par l’Institut International de Recherche sur l’Alimentation (IFPRI) en collaboration avec 3 ONG européennes, l’allemande Welthungerhilfe, la française ACTED et l’irlandaise Concern Worldwide et publié mardi dernier.

Les cosignataires du rapport sont arrivés à cette conclusion suivant des données recueillies entre 2004 et 2009 dans 122 pays. Se basant sur le taux de sous-alimentation, le taux de sous-alimentation infantile et le taux de mortalité infantile, ils ont défini 5 catégories suivant le calcul de l’indice de la faim, à savoir un  GHI « très alarmant », « alarmant », « grave », « modéré » et « bas ».

Bien que, de manière globale, la faim a reculé dans le monde depuis 1990, soit d’un GHI de 19,7 à 14,6, donc « grave », les résultats sont tout de même inquiétants : 26 pays, dont la majorité se situe en Afrique Subsaharienne et en Asie du Sud, présentent des GHI « alarmants ». Au sein de ce segment, 4 ont un GHI « très alarmant » : c’est le cas du Burundi, du Tchad, de l’Erythrée et de la République Démocratique du Congo (RDC), tous pays d’Afrique Noire.

Par ailleurs, l’étude note que dans six pays, la faim a gagné du terrain entre 1990 et 2011 : la Corée du Nord, le Burundi, les Comores, la Côte d’Ivoire, le Swaziland et la RDC. Comme justificatifs à cette situation, le rapport cite « l’utilisation accrue des produits agricoles pour fabriquer des biocarburants, les phénomènes météorologiques extrêmes et le changement climatique ».

Heureusement, toujours entre 1990 et 2011, 19 pays ont quitté les classes « alarmantes » et « très alarmantes » : le Niger, l’Angola, l’Ethiopie, le Nicaragua et le Bangladesh en font partie. Faute de données, ce rapport n’a pas tenu compte de certains pays à l’instar de la Somalie. Il ne reflète pas, non plus, l’impact de la crise alimentaire 2010-2011.