Françafrique : Nouveau rebondissement dans l’affaire des mallettes

On la croyait classée. Officiellement, certainement, au vu de la conclusion du Parquet de Paris, rendue publique la semaine dernière. Par contre, officieusement, certainement pas ou, plutôt, jamais. Dans un ouvrage à paraître jeudi prochain, un proche de l’ancien président gabonais, feu Omar Bongo Ondimba, confirme certains propos tenus par Robert Bourgi il y a deux mois.

« Omar Bongo a contribué au financement de la campagne présidentielle de 2007 du candidat Nicolas Sarkozy » a déclaré Mike Jocktane, l’ex-conseiller personnel du président Bongo depuis 2005 avant d’être promu peu avant la mort de celui-ci, soit en janvier 2009, Directeur adjoint de son cabinet, lors d’un entretien réalisé en septembre dernier avec les journalistes Xavier Harel et Thomas Hofnung, auteurs du livre « Le scandale des biens mal acquis ». S’écartant quelque peu des déclarations de Me Bourgi, qui avait, à plusieurs reprises, insisté sur la non-implication de M. Sarkozy dans ces systèmes de financements occultes et, également, de sa ferme volonté d’en finir, M. Jocktane affirme que « contrairement à ce que prétend » l’avocat franco-libanais, « les mallettes ont continué de circuler avant et après l’élection de Nicolas Sarkozy ».  Et de poursuivre, «  le président défunt Omar Bongo était très généreux avec les dirigeants français ». Néanmoins, « les remises de mallettes effectuées dans le bureau du président étaient filmées par des caméras cachées », constituant, de ce fait, « l’un des moyens de pression de Libreville sur Paris ».

Ce n’est pas la première fois que l’actuel Chef d’Etat français soit pointé du doigt dans cette affaire. A ce sujet, Michel de Bonnecorse, ancien conseiller pour l’Afrique du président Jacques Chirac,  avait accusé M. Bourgi d’avoir déposé des mallettes « aux pieds du ministre de l’Intérieur » de l’époque, à savoir M. Sarkozy. En tout cas, pour l’instant, l’Elysée n’a pas voulu commenter cette polémique. Quoi qu’il en soit, l’image du président français en prendra un sérieux coup, surtout dans le contexte préélectoral du moment.