Yémen : Le processus de paix sur un parcours rocailleux

Des tensions entre le président sortant Ali Abdallah Saleh et le dirigeant yéménite par intérim, Abd-Rabbu Mansour Hadi, auraient amené ce dernier à menacer de quitter ses fonctions.

L’information proviendrait d’un responsable des Partis de la Conférence Conjointe (JMP), une alliance de partis de l’opposition. Selon lui, ces tensions seraient dues aux pressions exercées par Ali Abdallah Saleh sur Abd-Rabbu Mansour Hadi pour que ses proches poussés à la destitution par la contestation populaire soient reconduits dans leurs fonctions. Mr Hadi aurait ainsi fait part aux médiateurs occidentaux de son intention d’abandonner ses fonctions pour se retirer dans la cité portuaire d’Aden si les ingérences du président Saleh et de ses proches se poursuivaient. Si cette information s’avérait fondée, le processus de paix au Yémen initié par le plan de sortie de crise proposé le CCG (Conseil de Coopération du Golfe) s’en trouverait encore plus fragilisé.
En effet, le plan de sortie de crise du CCG, qui a déjà permis la formation d’un gouvernement d’union entre le JMP et le GPC (Congrès Général du Peuple), le parti du président Saleh, peine toujours à faire imposer la proposition d’immunité pour le président Saleh et ses collaborateurs, dont un projet de loi a été proposé hier dimanche par le gouvernement. Une partie de la population réclame qu’ils soient tous traduits en justice pour la mort des centaines de yéménites par les forces de sécurité en onze mois de contestation populaire.