La poudrière du Moyen-Orient :’’ Chiisme’’ vs. ‘’ Sunnisme’’

La situation établie pendant des décennies au Moyen-Orient dans laquelle le seul axe chiite était l’Iran soutenant le Hezbollah libanais en passant par son allié syrien menace de subir de profonds bouleversements. Longtemps seule puissance chiite de la région, l’Iran passait par la Syrie, dont le président Bachar Al-Assad est issu d’une minorité, branche du chiisme, pour soutenir le Hezbollah libanais.

Mais l’invasion américaine de l’Irak en 2003 ainsi que le Printemps arabe sont en train de modifier dans les deux sens le rapport des forces. Tout d’abord, la chute du régime de Saddam Hussein a permis l’arrivée au pouvoir des chiites  qui ont subi pendant des décennies la répression du dictateur malgré le fait qu’ils sont majoritaires dans le pays. Ensuite, dans la lignée des révolutions nord-africaines, les chiites de Bahreïn, où ils sont également majoritaires, et ceux de la province orientale pétrolière d’Arabie saoudite ont entamé des mouvements de contestation pour réclamer les mêmes droits que les sunnite.

Ces mouvements sont depuis plus d’un an à présent violemment réprimés, notamment par le Bahreïn dont la monarchie peut compter sur l’Arabie saoudite, et ce sans aucune réaction des grandes puissances occidentales qui apparemment ne veulent pas offusquer leurs alliés dans la région.

L’incertitude la plus totale plane sur l’évolution de ce rapport des forces. Les chiites pourraient gagner en influence en Arabie saoudite et à Bahreïn et en perdre en cas de chute du régime syrien qui continue à faire face à sa contestation sur fonds de sanctions économiques.