Israël : la peur de voir son pouvoir dissuasif militaire réduit

Peu cité dans les médias étrangers, Uzi Arad est le conseiller à la sécurité nationale du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Cet ancien du Mossad est le promoteur et le premier partisan d’une intervention militaire contre l’Iran pour l’empêcher de se doter de l’arme nucléaire.

Cet ancien du Mossad a toute l’attention du Premier ministre, devant les autres chefs des services de défense, de sécurité et de renseignements. Il ne croit pas en l’efficacité des sanctions internationales. Une seule solution est envisageable pour lui, c’est d’ailleurs celle clamée depuis plusieurs semaines maintenant par le Premier ministre israélien lui-même : l’arrêt total du programme nucléaire iranien sous peine d’une attaque militaire d’Israël et de ses alliés. Il a déjà exposé son plan tout fait en février dernier à la Conférence annuelle du Canada sur la défense et la sécurité. Celui-ci comprend une réduction des exportations pétrolières iraniennes suivies de frappes « chirurgicales » contre les installations nucléaires du pays et les Gardiens de la révolution. Pour lui, de telles opérations seraient plus aisées à lancer qu’en Irak ou en Afghanistan avec peu de risques de dommages collatéraux. Ce plan ne fait pas mention de la crainte générale d’un embrasement de la région.

L’inquiétude d’Uri Arad et de l’ensemble du pays, n’est évidemment pas de voir l’Iran utiliser une arme nucléaire contre le pays, mais de voir son pouvoir de dissuasion israélien réduit. Même s’il ne l’a jamais officiellement reconnu, l’État hébreu serait le seul pays de la région à être doté de l’arme nucléaire, avec un arsenal comprenant entre 100 et 200 têtes nucléaires. Un seul de ses voisins arabes doté de l’arme nucléaire réduirait la suprématie militaire d’Israël qui n’aurait plus la possibilité d’intervenir militairement quant ça lui chante à l’image des attaques lancées contre le Liban en 2006, la Syrie en 2007 et Gaza en 2008.