Russie : L’économie va mal

Russie L’économie va malLes russes  continuent de contempler impuissants l’enfoncement de leur pays dans le marasme économique. Une situation que l’ancien ministre russe des finances Alexei Koudrine, lors d’un entretien accordé hier à des journalistes, a attribuée au manque d’audace du gouvernement qui n’ose pas entreprendre des mesures impopulaires, mais indispensables.

Les déclarations du ministre russe du Développement économique à propos d’une croissance au premier trimestre de cette année plus faible que prévue n’ont fait que confirmer ce que les russes constataient déjà. L’économie va mal. La demande en matières premières et en métaux est au plus mal avec la récession dans les pays de l’Union Européenne avec qui la Russie réalise 50% de ses échanges commerciaux.

Le principal moteur de la croissance, la consommation des ménages, souffre de la hausse des prix à la consommation qui a atteint en février son plus haut niveau depuis 2011, à 7.3%. Alors que tous les yeux sont rivés sur la crise bancaire qui frappe Chypre, Alexei Koudrine affirme que la situation actuelle est une conséquence naturelle de l’obsolescence du dispositif économique russe et de l’absence de réformes structurelles. Il propose une réduction du volume des dépenses sociales, un relèvement de l’âge de la retraite ainsi qu’une réduction des dépenses militaires.

Les autorités russes pour leur part préfèrent miser sur une réduction des taux directeurs, à même selon le gouvernement de relancer la marche en avant de l’économie nationale. Un avis qui n’est pas du tout partagé par les dirigeants de la BCR (Banque Centrale de Russie) qui a maintenu son principal taux directeur inchangé mardi dernier. Son vice-président Sergueï Chvetsov affirmant que la baisse des taux ne ferait que renforcer l’inflation. Vladimir Poutine compte contourner cet obstacle avec la nomination d’une de ses proches, Elvira Nabioullina, à la présidence de la BCR.