L’Afrique du Sud en danger d’hyperconsommation

780936_centre-commercial-a-soweto-en-afrique-du-sud-le-19-mars-2010La consommation des ménages est sans contexte l’un des points forts de l’économie sud-africaine. Mais ce point fort se révèle être une épée à double tranchant. Les économistes craignent désormais que cette hyperconsommation, conjuguée aux faibles perspectives de croissance ne plongent la classe moyenne et riche du pays dans une sévère crise de l’endettement.

Depuis la récession de 2009, la consommation des ménages a augmenté de manière ininterrompue trimestre après trimestre. En 2012, les ventes du commerce de détail ont augmenté de 3.8%. Dans cette catégorie, ce sont principalement des prêts hypothécaires, des crédits pour l’achat d’automobiles qui contribuent fortement à la croissance du pays depuis la fin de l’apartheid en 1994.

Cependant, cette consommation se fait largement à crédit,et certains chiffres inquiètent. Selon un économiste de la First National Bank (FNB), le ratio moyen dette/revenu disponible des sud-africains s’élève désormais à 76%. La situation ne devrait que s’empirer vu que, selon l’autorité nationale du crédit, les demandes d’emprunt ont progressé de 12% entre septembre et décembre 2012.

Ce système que l’Afrique du Sud avait mis en place avec succès est actuellement en train de se retourner contre elle en raison de la situation économique. Le taux de croissance du PIB atteint actuellement péniblement les 2.8% et le taux de chômage officiel est de 25%. Le taux d’inflation devrait franchir la barre des 6% au troisième trimestre de cette année. Les prix des produits d’importation se sont fortement accrus depuis la crise dans les mines en août dernier et la chute du cours du rand sud-africain. Dans ce contexte, une hausse des taux d’intérêt s’impose pour limiter l’endettement des ménages. Mais cette mesure sera périlleuse en raison de la dépendance de ceux-ci aux crédits.

A propos de Fitzpatrick Georges 1537 Articles
Georges Fitzpatrick a été analyste financier, puis journaliste spécialisé dans les marchés émergents pendant plus de 20 ans, il a officié à Wall Street dans plusieurs banques d’affaires de la place New Yorkaise