La Russie à contre-courant dans le dossier syrien

La Russie a confirmé son intention d’user de son droit de Véto contre l’adoption d’une résolution par le Conseil de sécurité de l’ONU condamnant la répression de la contestation en Syrie par le régime du président Bachar Al-Assad.

Cette annonce a été faite par le président russe lui-même Dimitri  Medvedev au cours d’un entretien accordé au Financial Times, le quotidien économique et financier britannique. La crainte russe est qu’une interprétation abusive de la résolution de l’ONU ne conduise à une opération militaire comme c’est le cas actuellement en Libye. Elle est soutenue dans cette voie par la Chine, elle aussi membre du Conseil de sécurité de l’ONU. Le témoignage du soutien russe au président Al-Assad est intervenu peu avant le rejet par l’opposition syrienne de l’appel au dialogue lancé par celui-ci. Hier lundi 20 juin 2011, en effet, Bachar Al-Assad avait tenu un discours à l’université de Damas, son troisième depuis le début de la crise. Plus de deux mois après le précédent discours, le président Al-Assad en a encore appelé au dialogue et a répété les promesses de réformes et de lutte contre la corruption. Sauf que les trois après le début des contestations, les opposants syriens n’ont plus confiance et ont répondu au discours du président syrien par des manifestations. Certaines ont eu lieu hier et d’autres sont prévues pour aujourd’hui.

Les manifestations se poursuivent donc, ainsi que la répression du régime. Une ONG syrienne, l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, affirme que 1 309 civils et 341 membres des forces de sécurité ont perdu la vie suite aux violences, 10 000 syriens sont en fuite vers la Turquie et des milliers d’autres vers le Liban.

A propos de Fitzpatrick Georges 1537 Articles
Georges Fitzpatrick a été analyste financier, puis journaliste spécialisé dans les marchés émergents pendant plus de 20 ans, il a officié à Wall Street dans plusieurs banques d’affaires de la place New Yorkaise