Ampleur de la corruption, même après le Printemps arabe

stop-corruption-Le rapport de l’ONG Transparency International pour l’année 2013 révèle que le Printemps arabe, dans les pays qui l’ont connu, n’a pas été suffisant, au contraire, pour enrayer la corruption qui y sévit.

La mesure de l’indice de perception de la corruption réalisée par l’ONG allemande attribue un score bien en-dessous de la moyenne mondiale de 43 aux quatre cinquièmes des nations arabes. La Libye est le pays arabe le plus concerné et classée à la 172ème place sur 175. Un parfait exemple du désordre qui règne dans ce pays est le versement en double l’année dernière d’une prime mensuelle d’environ 2.300 dollars US à environ 250.000 personnes. Ces primes étaient initialement destinées aux rebelles qui avaient combattu le régime de Mouammar Kadhafi et cette « confusion » a fait perdre au pays plusieurs centaines de millions de dollars.

Le Yémen, classé 167ème avec un score de 18, a vu la corruption augmenter de manière inquiétante au sein de l’armée de la police et des institutions. L’usage constant de pot-de-vin et l’effritement de l’Etat en proie à une sanglante guerre civile classe la Syrie à la 168ème place.

Pourtant, la dénonciation de la corruption avait été l’un des principaux détonateurs du Printemps arabe. Et les différents gouvernements de transition qui ont été mis en place ont multiplié les lois contre la corruption, favorisé la liberté d’informer et cherché à réduire les conflits d’intérêts. Mais, selon les analystes, l’absence de remise en cause de l’appareil administratif et de son personnel explique que toutes ces mesures révolutionnaires n’ont pas suffi à éradiquer ce fléau.

A titre d’exemple, on peut citer l’Egypte. Les Frères musulmans, plébiscités dans les urnes grâce notamment à l’argument de la lutte contre la corruption, se sont heurtés aux intérêts de l’appareil militaire qui gère directement ou indirectement entre 30 et 40% de l’économie égyptienne.