Yémen : L’attentat contre le ministère de la Défense revendiqué par Al-Qaïda

0f48f112e8d093e483ceced0067c1550b77fb012Vendredi au matin, Sanaa, la capitale du Yémen, ne s’était toujours pas remise de l’attaque contre le siège du ministère de la Défense  qui a fait au moins 52 morts. Cet attentat vient d’être revendiqué par Al-Qaïda qui déclare « avoir agi pour punir les Yéménites de leur collaboration avec les Américains », après avoir eu la preuve que le ministère de la Défense abritait des salles de contrôle de drones.

L’attaque s’est déroulée en deux phases. Un attentat suicide mené par un kamikaze au volant d’une voiture piégée qui a forcé une entrée du ministère de la Défense, suivi par une attaque armée menée par des hommes à bord d’un autre véhicule. Munis d’armes automatiques, ils sont parvenus à atteindre l’hôpital militaire et deux autres bâtiments du complexe abritant le ministère. Cinq médecins (deux Allemands, deux Vietnamiens et une Yéménite) ainsi que trois infirmières (deux Philippines et une Indienne), ont été tués. La commission suprême de sécurité a dressé un bilan totalisant 52 morts et 167 blessés, dont neuf graves. Selon le ministère de la Défense yéménite, « Le groupe des assaillants aurait été anéanti».

Le mode opératoire des assaillants portait déjà la signature d’Al-Qaïda dans la Péninsule arabique.Même si elle ne les revendique pas toujours, c’est précisément à l’organisation terroriste que sont attribuées la plupart des attaques menées ces derniers mois, particulièrement contre l’armée. Fin novembre, un député représentant la rébellion zaïdite chiite au dialogue national en cours a été assassiné.

La montée de la violence est interprétée comme une tentative des terroristes de saboter la transition politique lancée depuis le départ négocié de l’ancien président Ali Abdallah Saleh suite à un soulèvement populaire dans le cadre du Printemps arabe de 2011. Malheureusement, ce travail de sape a eu des conséquences négatives puisque le processus, en ce moment, reste bloqué.