Le ministre turc de l’Intérieur Muammer Güler et la commissaire européenne chargée des Affaires intérieures Cecilia Malmström ont signé lundi à Ankara, un accord sur l’immigration clandestine. Il devrait aboutir, d’ici 2017 à la libre circulation des Turcs sur le territoire européen.
Par cet accord dit de « réadmission », Ankara s’est engagé à accepter le retour sur son territoire de migrants clandestins partis de Turquie expulsés par les Européens contre la promesse européenne de garantir la libre entrée des ressortissants turcs dans ses Etats membres d’ici trois ans et demi.
Cet engagement de l’Union européenne était l’élément qui bloquait la signature formelle de la Turquie depuis 2012. L’UE attend beaucoup de cet accord pour réduire le flux migratoire clandestin sur son territoire. La Turquie est en effet l’un des principaux couloirs empruntés par les migrants clandestins originaires d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Asie qui souhaitent se rendre en Europe. Les craintes de l’UE de se voir submergée son renforcées par l’important afflux de réfugiés syriens en Turquie, plus de 600 000, depuis le début de la guerre civile dans leur pays au printemps 2011.
La Turquie a également beaucoup à gagner grâce à cet accord, particulièrement pour ses investisseurs et hommes d’affaires. L’accord doit encore être validé par les parlements turc et européen, ainsi que par les Etats membres de l’Union. Il a été rendu possible par un fléchissement des positions de la France et de l’Allemagne qui étaient les pays européens les plus opposés à l’entrée d’un pays à forte majorité musulmane dans l’Union européenne.
En signe de réchauffement des relations entre la France et la Turquie, mises à mal notamment autour de la polémique sur le génocide arménien, le président français François Hollande est attendu entre le 27 et le 28 janvier prochains en Turquie.
Poster un Commentaire