Iran-Irak : Même combat contre l’ennemi djihadiste

Le nouveau Premier ministre irakien Haïdar al-Abadi a entamé mardi sa première visite depuis sa nomination chez son puissant voisin iranien. Les discussions au cours de cette visite ont accordé une grande part à la lutte contre l’ennemi commun que sont les djihadistes sunnites.

abadi-iranA Téhéran, Haïdar al-Abadi est à la recherche pour son gouvernement multiconfessionnel du même soutien que la République islamique a longtemps accordé à son prédécesseur Nouri al-Maliki.Mais plusieurs contraintes imposent à Bagdad de définir des limites très strictes à ce soutien. Pour éviter de s’attirer les foudres de la représentation sunnite du pays et ainsi préserver les chances de succès d’une politique de réconciliation nationale, le Premier ministre irakien a dû affirmer qu’ « aucune puissance régionale ne combattrait  en Irak ». Et pour plaire à l’influent clergé chiite de son pays qui le soutient, al-Abadi refuse de voir des soldats étrangers « d’une superpuissance ou d’une coalition internationale fouler le sol irakien » pour participer à la lutte contre Daesh. Or un soutien étranger est essentiel à l’Irak pour reconquérir le terrain cédé aux djihadistes.

Même si elle ne le fait pas encore officiellement, la République islamique a déjà commencé à accorder son soutien à l’Irak. Elle a fourni des armes aux combattants kurdes qui affrontent les djihadistes de l’Etat islamique et envoyé des conseillers militaires auprès des forces de Bagdad. Et de manière tout aussi officieuse, les hommes de la Force Al-Qods sont également impliqués auprès des miliciens chiites irakiens qu’ils entraînent dans la défense de Bagdad.

Pour l’Iran, la crainte d’une contagion est grande. Lundi dernier, la ville de Qara Tappa, située à une cinquantaine de kilomètres seulement de la frontière iranienne au nord de Bagdad, a été attaquée par des djihadistes déguisés en combattants kurdes, faisant 15 morts, 8 civils et 7 peshmergas qui défendaient la ville. Alors que des rumeurs d’infiltration d’éléments de Daesh en territoire iranien se multiplient, Téhéran craint une contagion djihadiste auprès d’une partie de sa minorité sunnite.