Alors que l’Union Européenne estime que la Turquie devrait se conformer davantage aux valeurs européennes si elle aspire à trouver un jour sa place au sein de cette instance, les dignitaires turcs n’apprécient manifestement pas les critiques de Bruxelles et tiennent à le faire savoir.
Ainsi dimanche 21 décembre, le Premier turc, Ahmet Davutoglu, a-t-il accusé les Européens de vouloir salir l’image de la Turquie par ce qu’il a qualifié de « sale campagne contre notre pays et notre gouvernement ». Ces propos ont été tenus par le Chef du gouvernement turc lors d’un congrès du parti islamo-conservateur (AKP) au pouvoir et font référence à un communiqué de l’UE dénonçant les atteintes à la liberté de presse après l’arrestation d’une trentaine de journalistes lors d’une opération « coup de poing » de la police turque visant
les partisans de Fethullah Gülen, fervent opposant au président Recep Tayyip Erdogan.
Le Premier ministre turc, qui s’est offusqué de la rapidité avec laquelle les hauts responsables européens ont réagi à cette rafle policière, a souligné que « cette affaire ne porte aucune atteinte à la liberté de presse qui demeure garantie en Turquie ».
Il faut dire que le torchon n’a pas encore cessé de brûler entre Bruxelles et Ankara. Aussi, la semaine dernière, le président Erdogan a reproché à l’Europe de « voir la paille dans l’œil de son partenaire sans apercevoir la poutre qui est dans le sien ». Mercredi, il a rappelé que « la Turquie n’avait pas de leçon à recevoir de l’UE en matière de démocratie ».
Selon le site de RFI, cette détérioration de la courtoisie turco-européenne pourrait compromettre la visite du Premier ministre Davutoglu à Bruxelles en janvier prochain et qui pourrait être remplacée par une simple tournée diplomatique ou un déplacement du ministre des Affaires européennes.
