Libye : le gouvernement reconnu prêt à coopérer sous condition à la destruction des embarcations des passeurs

trafic-passeurDans la lutte contre le trafic des passeurs, le vice-premier ministre libyen Abdessalem Al-Badri s’est dit prêt hier jeudi à coopérer avec les Européens pour détruire les bateaux de ces trafiquants qui s’enrichissent sur le dos des migrants. Mais cette coopération est soumise à une condition, que les Européens ne renvoient pas en Libye les personnes interceptées en mer.

Le vice-Premier ministre libyen s’exprimait après une rencontre avec le chef de la diplomatie belge Didier Reynders à Bruxelles alors que l’Union européenne a lancé une opération navale contre les trafiquants au large de la Libye. L’EU Navfor, du nom de cette opération, ne sera toutefois pas en mesure de détruire les embarcations des passeurs au plus près des côtes libyennes sans le feu vert des Nations unies et l’accord des autorités libyennes. Mais, avant un éventuel accord, le ministre libyen insiste pour que les immigrants illégaux que l’EU Navfor interceptera ne soient pas renvoyés en Libye. Abdessalem Al-Badri a également appelé l’Union européenne à soutenir financièrement les pays d’origine des migrants économiques, notamment en Afrique subsaharienne. L’énorme profit que génère le trafic de migrants fait que des forces de sécurité, à divers niveaux, coopèrent avec les trafiquants, ce qui contribue sensiblement à la prospérité de ces derniers.

Le gouvernement d’Abdessalem Al-Badri, reconnu par la communauté internationale mais qui ne contrôle plus l’ouest de la Libye et sa capitale Tripoli, est depuis de longs mois en négociation, sous l’égide des Nations unies et avec le soutien de l’Union européenne, avec des factions rivales pour la constitution d’un gouvernement d’unité. Selon Abdessalem Al-Badri, ce futur gouvernement d’union aura parmi ses principales priorités la lutte contre le trafic de migrants au départ des côtes libyennes, en plus de la stabilisation de la situation dans le pays.