La condamnation de deux irano-américains pour espionnage ravive la tension entre Téhéran et Washington

Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Bahram Ghassemi a rejeté «les ingérences» des Etats-Unis dans les affaires intérieures de l’Iran, après que Washington ait demandé la «libération immédiate» de l’homme d’affaires irano-américain, Siamak Namazi et de son père, Mohammad Bagher Namazi, condamnés à dix ans de prison pour «espionnage».

Mardi, le procureur général de Téhéran, Abbas Jafari Dolat-Abadi, a annoncé la condamnation à dix ans de prison Bagher et Siamak Namazi, pour espionnage et collaboration avec le gouvernement américain.

Siamak Namazi avait été arrêté il y a exactement un an à son arrivée à Téhéran et son père avait été interpelé en février alors qu’il était venu en Iran pour tenter d’obtenir la libération de son fils.

Les Etats-Unis ont rapidement réagi à cette annonce. Le département d’Etat a exigé le jour même, la «libération immédiate» de Siamak et Bagher Namazi.

Les deux hommes sont titulaires de la double nationalité irano-américaine, mais celle-ci n’est pas reconnue en Iran. Les Etats-Unis mettent notamment en avant pour justifier leur exigence, leur «inquiétude à propos d’informations sur la santé déclinante» de Mohammad Bagher Namazi, âgé de 80 ans.

Le ministère iranien des Affaires étrangères a déclaré que le gouvernement n’accordait aucune importance aux déclarations et aux ingérences des responsables américains et que les menaces en provenance de Washington ne faisaient qu’«ajouter au mur de méfiance des Iraniens à l’égard des Etats-Unis».

Cette nouvelle affaire ne devrait pas améliorer les relations déjà complexes entre Washington et Téhéran. Officiellement, le gouvernement américain n’a plus de relations diplomatiques avec Téhéran depuis 1980. Toutefois, à la faveur de l’accord historique international sur le nucléaire iranien du 14 juillet 2015, mis en œuvre depuis le 16 janvier dernier, les Etats-Unis et l’Iran ont amorcé un dégel qui se heurte à une succession d’obstacles, dont la normalisation des relations financières entre la République islamique et la communauté internationale même après la levée des sanctions internationales imposées à l’Iran.