
La médecin guinéenne Magda Robalo a salué l’annonce récente d’un financement de 175 milliards d’euros sur 20 ans pour l’Afrique par Bill Gates, qualifiant l’initiative de « très positive », mais elle insiste : le continent ne peut plus dépendre totalement de l’aide étrangère.
Ancienne ministre de la Santé de Guinée-Bissau et cofondatrice de l’Institut pour la santé globale et le développement, Magda Robalo estime qu’il est nécessaire de repenser les modalités de cette aide. « Il faut en finir avec la dépendance absolue. Les pays africains doivent établir leurs propres plans de financement pour couvrir la majorité de leurs programmes », a-t-elle affirmé.
L’aide internationale reste nécessaire, concède-t-elle, mais elle doit être « négociée sur la base des priorités nationales » et les États doivent pouvoir refuser une aide qui ne correspond pas à leurs besoins réels. Elle appelle ainsi à une plus grande autonomie des pays africains dans la gestion de leurs systèmes de santé.
Magda Robalo rappelle aussi que la santé ne peut progresser sans investissements dans des infrastructures essentielles comme les routes, l’eau potable, l’électricité et l’éducation. Elle plaide pour des réformes du système financier mondial afin d’alléger la dette des pays africains et leur permettre d’investir dans des secteurs vitaux.
Elle milite également pour une amélioration des conditions de travail des professionnels de santé, particulièrement des femmes, qui restent majoritaires dans ce secteur, mais sous-payées et sous-représentées aux postes de direction. C’est dans cet esprit qu’est né en 2023 le groupe Femmes Lusophones en Santé, pour promouvoir un leadership féminin qui tienne compte des besoins fondamentaux des populations.
Poster un Commentaire